Collègues, camarades,
Ce dernier vendredi, votre secrétaire adjoint a dû répondre dans l’urgence, avec les deux autres camarades de la délégation CGT, à la convocation d’une réunion Zoom pour une Commission Paritaire de rentrée, sans ordre du jour précis.
Peu importe. Voilà qui tombait à pique pour rendre compte de notre état des lieux et de quelques pressantes interrogations.
En résumé, les échanges avec les membres de notre syndicat pavaient permis d’établir :
1-que les entreprises détournent régulièrement le dispositif de chômage partiel dans notre branche, de Viking Cruises aux petites sociétés d’évènementiel autour de Paris, détournement du dispositif d’activité partiel qui s’ajoute aux pratiques courantes de paiement au noir, de travail illégal d’employés sans-papiers, de non paiement des heures de travail…
2-Que non content de bénéficier des mesures de soutien de la collectivité, les entreprises du tourisme fluvial multiplient les pressions pour pousser au départ un grand nombre de salariés.
Invitant les collègues à signer des ruptures conventionnelles, les directions malhonnêtes montent en parallèle des dossiers insensés contre certains collègues qui justifieront plus tard des licenciements abusifs, comme aux Vedettes de Paris et aux Vedettes du Pont Neuf.
3-Comme en atteste la répression administrative qui s’exerce sur des contrôleurs du travail dévoués à leur mission, les démarches des collègues auprès de l’inspection du travail ne sont que de trop peu d’effets.
4-Que les mesures de protection sanitaire sont quasi impossibles à faire respecter sur les bateaux de croisières évènementielles. Le public ne respecte évidemment pas les gestes barrières dans le cadre de soirées festives et les personnes se débarrassent des masques dès que montées à bord.
Les entreprises se déchargent de toute responsabilité auprès de leur clientèle, mais s’il faut craindre la propagation du virus dans les salles confinées des bateaux, peut-on ignorer la responsabilité des armateurs et des pouvoirs publics à maintenir ce type de prestations? Et en cas de contamination du personnel navigant, les collègues seront-ils couverts par l’assurance accident du travail et maladie professionnelle ?
5-Le dispositif d’activité partiel qui permet de garantir 84% du net aux salariés représente une baisse de revenu pour les collègues qui presque toujours complètaient leur salaire de base par de nombreuses heures supplémentaires dont ils sont évidemment privés depuis le début de la crise sanitaire. Mais ce dispositif devrait s’arrêter au 31 décembre 2020.
Pour éviter des plans de licenciement et faire face à une situation de crise qui perdure, il sera absolument nécessaire de faire perdurer le dispositif d’activité partiel au-delà de l’année 2020 afin de maintenir le maximum de collègues au sein des entreprises et éviter des plans de licenciements massifs.
6-Nous savons que les salaires versés au titre de l’activité partiel ne comprennent pas les cotisations retraites. C’est un grave sujet de préoccupation. Comment peut-on accepter de perdre bientôt une année entière de cotisation ? Et peut-être plus encore ?!!
Il est absolument nécessaire de prendre des mesures de compensation de cette perte de droit selon le principe de la mutualisation des ressources, soit que les entreprises de la branche versent les cotisations sociales directement pour leurs employés, soit que ces dernières cotisations sociales soient versées aux organismes par une contribution à laquelle participerait l’ensemble des entreprises sur le plan national.
Collègues et camarades,
Notre Section Passagers a été sollicitée par plusieurs d’entre vous afin de saisir les autorités en place pour :
-que le dispositif d’activité partielle soit maintenu autant que nécessaire et jusqu’à la reprise de l’activité
-que le Covid 19 soit reconnu automatiquement comme maladie professionnelle pour l’ensemble du personnel navigant qui aurait contracté la maladie avec une prise en charge à 100% des frais médicaux et une indemnité conséquente en cas d’incapacité temporaire ou permanente
-que les entreprises touristiques de la branche assurent un maintien à 100% du salaire de base de leurs salariés
-que les entreprises de la branche provisionnent les caisses de retraite pour leurs employés en versant les cotisations sociales pour toutes les périodes d’activité partielle.
Nous ferons donc valoir nos exigences auprès du ministère. Aussi, nous comptons sur une syndicalisation massive des collègues en soutien à leur délégation syndicale. Seule notre engagement déterminé nous fera gagner une véritable visibilité de notre secteur professionnel et la prise en considération de nos besoins propres.