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Journées olympiques : des plongeons dans la merde !

Les vendredi 24 et samedi 25 juin se tiennent les « journées olympiques ». Le public est invité à s’initier au canoë-kayak et à admirer les plongeons d’athlètes du pont Alexandre III.

C’est que la ville de Paris veut être désignée pour organiser les Jeux olympiques de 2024. Elle fait une démonstration spectaculaire de son engagement. Très bien.

Cet événement médiatique nous met dans l’obligation de dénoncer une nouvelle fois les pratiques scandaleuses du rejet des eaux usées directement à la Seine.

Aujourd’hui, nous avons littéralement vu Madame Hidalgo pagayer dans la merde.

Il faut donc absolument rappeler à tous les usagers de la voie d’eau l’Arrêté préfectoral n°75-2017-06-16-009 qui autorise « les journées olympiques » des 23 et 24 juin, mais qui oblige l’organisateur de l’événement « à informer les participants de l’existence de risques microbiologiques » encourus « (présence dans l’eau de germes pathogènes : les entérocoques, Escherichia Coli, hépatite A, leptospirose…) qui peuvent entraîner des contaminations notamment si les participants sont porteurs de plaies apparentes ou ingèrent de l’eau », mais aussi « chimiques (présence dans l’eau de produits de différentes natures, comme des déversements délictueux, issu du ruissellement, des rejets industriels et domestiques…) »

Et pour cause, non pas unique, mais que nous ne pouvons pas négliger, la majorité des bateaux passagers et des bâtiments flottants vident toujours leurs eaux noires des toilettes et leurs eaux grises des cuisines dans les eaux du fleuve.

Scandaleux !

En mer, la convention internationale Marpol interdit le déversement des eaux usées brutes des navires à moins de douze milles nautiques des côtes (22 kilomètres).

Mais sur les eaux intérieures et sur la Seine qui accueille chaque année plus de 8 millions de personnes sur ses seuls bateaux passagers, il faudrait parfois croire que ces rejets d’eaux usées ne sont d’aucun effet !

Comble du déni !

Les eaux noires et grises rejetées à la Seine participent bien évidemment à la pollution de l’ensemble du milieu aquatique et à la pollution de nos propres ressources en eau potable !

Nous voulons rappeler aux élus de la ville, aux administrateurs du Port de Paris et de VNF leurs responsabilités particulières dans ces mauvaises pratiques de notre secteur.

Les Bateaux Parisiens attendent toujours de nouveaux raccords au tout à l’égout pour leurs bateaux restaurants.

Les Bateaux Mouches sont moins que jamais raccordés alors que la restauration du port de la Conférence est terminée.

Nul autre dispositif de station de pompage n’est encore prévu pour les bateaux des petites compagnies en aval et en amont de Paris.

L’obligation de raccord au tout-à-l’égout doit être actée dans les plus brefs délais. Les fonds doivent être engagés pour les travaux d’infrastructure.

Les Jeux olympiques de 2024 devraient représenter la dernière échéance acceptable !

Il serait plus que grand temps de prendre les dispositions prévues par le Code de l’environnement à l’Article L211-1 qui ont pour objet une gestion équilibrée et durable de la ressource eau et qui prévoient :

« -La protection des eaux et la lutte contre toute pollution par déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects de matières de toute nature et plus généralement par tout fait susceptible de provoquer ou d’accroître la dégradation des eaux en modifiant leurs caractéristiques physiques, chimiques, biologiques ou bactériologiques, qu’il s’agisse des eaux superficielles, souterraines ou des eaux de mer dans la limite des eaux territoriales ;

-La restauration de la qualité de ces eaux et leur régénération ;

-Le développement, la mobilisation, la création et la protection de la ressource en eau

À l’adresse de nos élus, nous devons également rappeler cet autre article du Code de l’environnement :

« Article L211-7

I.-Les collectivités territoriales et leurs groupements ainsi que les syndicats mixtes créés en application de l’article L.5721-2 du code général des collectivités territoriales sont habilités à utiliser les articles L.151-36 à L. 151-40 du code rural pour entreprendre l’étude, l’exécution et l’exploitation de tous travaux, actions, ouvrages ou installations présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence, dans le cadre du schéma d’aménagement et de gestion des eaux s’il existe, et visant :

(…)

6° La lutte contre la pollution ;

7° La protection et la conservation des eaux superficielles et souterraines ;

8° la protection et la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines ; »

Nos élus disposent des moyens pour agir. Dans le cas contraire, il faut les déclarer coupables !

 

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