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Une augmentation conventionnelle de 0,5%

Lundi 5 décembre se réunissait la Commission nationale paritaire de la navigation intérieure. À l’ordre du jour, un sujet et un seul : la négociation annuelle obligatoire sur les barèmes de rémunérations conventionnelles, nos salaires.

Pour l’occasion, tous les syndicats de la branche avaient leurs représentants côté salariés.

Côté patronal, les deux entreprises leaders du secteur sur les marchandises et les passagers, la SOGESTRAN et les Bateaux Parisiens étaient autour de la table à la droite et à la gauche du Président du CAF.

En guise d’introduction et pour préparer les représentants syndicaux à modérer au minimum leurs prétentions revendicatives, Le Président Léandri a fait son rapport sur l’état du transport fluvial, qui selon les chiffres enregistrés, avait accusé sur un an une baisse de 8% en tonnes kilomètres, le transport de marchandises se faisant avec des volumes identiques, mais sur des distances plus courtes.

Ainsi, Léandri souhaitait justifier les « efforts très limités » de la partie patronale sur la question de nos salaires.

Tout était dit.

Pour l’ensemble des représentants syndicaux, la première chose qui tombait d’évidence consistait à relever les minimums conventionnels, au salaire minimum, au SMIC ! Car effectivement, si on se rapporte à la grille conventionnelle, les salaires des matelots ne commençaient même plus au SMIC. Il s’agissait donc d’un simple rattrapage et d’une mise en conformité avec la loi.

Chose proposée, chose acceptée.

Pour la suite, Didier Léandri avait annoncé la couleur aux réunions précédentes. Si une hausse des salaires devait être concédée, elle serait extrêmement modérée.

Avant une première suspension de séance, la CFDT demandait 0,6% d’augmentation sur toute la grille, Antony Tétard de la CGT demandait 0,7%, et idem pour la représentante de FO. Le représentant de la CGC proposait de son côté une mise en conformité sur le minimum à l’issue de la réunion et une hausse de 0,9% en juillet pour toute la grille.

Mais après une deuxième suspension de séance, nos organisations syndicales faisaient front pour soumettre une proposition commune au CAF ; 0,4% en janvier, puis 0,4% en juillet sur l’année 2016, soit 0,6% sur l’année passée tout entière.

Protestation patronale ! Le représentant SOGESTRAN considérait que ces quelques zéros et quelques pourcents, c’était trop. Il lâchait : « on y est, on rase gratis ! ». Puis revenait ensuite sur les chiffres en baisse de son groupe, « nous avons une baisse d’activité de 10% fin octobre, on ne transporte plus de charbon, le transport de blé est en baisse!»

Réponse syndicale par la voix du secrétaire adjoint de la SGMF : « le relevé des fluctuations de l’activité de la SOGESTRAN n’est pas à l’ordre du jour de la présente réunion. À l’ordre du jour, les salaires des travailleurs rattachés aux trois conventions de la branche. Si vous nous parlez de baisse d’activité, parlons de baisser le temps de travail. Si vous nous parlez de regain d’activité, parlons de nouvelles embauches. Mais le niveau des salaires ne doit rien à voir là-dedans. Que la conjoncture commerciale soit bonne ou mauvaise, les salariés ont toujours autant besoin de manger, de se loger ou de se soigner !"

Mais comme Didier Léandri venait en renfort de son partenaire, en expliquant que la situation de la SOGESTRAN était très représentative de la situation des entreprises du secteur, le secrétaire adjoint de la SGMF contre attaquait avec d’autres éléments chiffrés à l’appui. S’il fallait considérer la légère baisse d’activité du groupe pour justifier une stagnation des salaires, n’était-il pas plus légitime encore de considérer le résultat net de la SOGESTRAN, qui n’avait été rien moins que multiplié par trois entre 2014 et 2015, pour justifier une augmentation des salaires ? !

Si la SOGESTRAN était une société représentative du secteur, alors c’était donc que les sociétés du secteur transport fluvial ont largement la trésorerie pour augmenter les salaires de leurs navigants et sédentaires !

Silence dans la salle.

L’argumentaire de la partie patronale était réduit à néant.

Après une dernière suspension de séance et le retour à la table des représentants patronaux, un accord sur 0,5 % d’augmentation était concédé par le CAF, de façon rétroactive, au 1er janvier 2016.

Bien sûr et votre guise, camarades et collègues lecteurs, cette augmentation de 0,5% représente des miettes ou des cacahuètes. Mais il sera toujours difficile de gagner beaucoup plus dans le cadre d’un simple « dialogue social ».

Si nous voulons relever les barèmes de rémunérations conventionnelles à la réalité de la plupart des salaires des matelots qualifiés, timoniers et capitaines, et augmenter encore ces salaires réels, il faudra que l’activité syndicale devienne l’affaire de tous les travailleurs de la navigation intérieure et non plus de quelques représentants.

Vous savez ce qu’il vous reste à faire !

 

 

 

 

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